Samedi 24 au matin, nous partons avec une voiture de location direction les Cantons de l'Est, à l'est, de Montréal! Un petit coup d'autoroute numéro 10 et quelques petites routes plus tard, nous voilà tous 2 à Granby, une petite ville aux accents américano-européens, qui s'étend d'abord le long de la nationale avec des malls, des cinémas et des restaurants dans une ambiance post-industrielle à la Houston, puis qui se recroqueville comme un petit village français autour de son église, de sa rue principale et de son théâtre, pour enfin s'ouvrir, tout à l'est, sur son fleuron, son lac.
Pique nique et couteaux suisses en "poche", nous prenons en voiture le "rang de la Montagne", une petite route genre suburb bourgeois à la Californienne, qui nous amène aux pieds d'une minuscule montagne genre "promontoire" périgourdin. Là, entre un réservoir d'eau de pluie qui ressemble à s'y tromper à un silo à grains du grand sud américain (peut-être en était-ce un auparavant?) et un petit hangar qui ressemble à s'y tromper à celui du club d'aviation de papa, s'étend le terrain d'attérissage... Des parapentes et deltaplanes!
Une foule de québecois bons vivants est massé autour des tables à piques niques du club; les rires se font entendre de loin. Tout le monde - presque - a l'accent bien du coin. Avec nos petits accents parisiens, on se fait remarquer! Quant à Nicolas... C'est par sa taille qu'il se fait remarquer! Lorsqu'il prend son premier cours de deltaplane, quelques heures plus tard, en tandem avec une petite québecoise de ma taille et assisté par 2 québecois pas beaucoup plus grands, il touche la toile avec sa tête... Et n'a aucun mal à soulever le deltaplane malgré son poids!
Le début de l'entrainementPique nique et couteaux suisses en "poche", nous prenons en voiture le "rang de la Montagne", une petite route genre suburb bourgeois à la Californienne, qui nous amène aux pieds d'une minuscule montagne genre "promontoire" périgourdin. Là, entre un réservoir d'eau de pluie qui ressemble à s'y tromper à un silo à grains du grand sud américain (peut-être en était-ce un auparavant?) et un petit hangar qui ressemble à s'y tromper à celui du club d'aviation de papa, s'étend le terrain d'attérissage... Des parapentes et deltaplanes!
Une foule de québecois bons vivants est massé autour des tables à piques niques du club; les rires se font entendre de loin. Tout le monde - presque - a l'accent bien du coin. Avec nos petits accents parisiens, on se fait remarquer! Quant à Nicolas... C'est par sa taille qu'il se fait remarquer! Lorsqu'il prend son premier cours de deltaplane, quelques heures plus tard, en tandem avec une petite québecoise de ma taille et assisté par 2 québecois pas beaucoup plus grands, il touche la toile avec sa tête... Et n'a aucun mal à soulever le deltaplane malgré son poids!
Et courir!
Après 2 heures de cours au sol à courir contre le vent, c'est l'attente: pourront-ils voler aujourd'hui?
Finalement, le cours sera remis à dimanche: le vent est trop fort, ce serait dangereux de se jeter du haut de la montagne, qui plus est en tandem avec le prof: le poids du deltaplane serait trop grand.
Qu'à cela ne tienne, nous allons nous reposer un peu. Le B and B "La fleur du lac" nous attend non loin de là, sur la rue principale de Granby, avec ses murs peints de rouge et sa chambre toute blanche. Petite sieste, lecture, cela fait bien longtemps que nous n'avions pas autant "pris le temps"!
La journée se finira en beauté par la découverte charmante d'un petit épicier algérien qui nous sert du thé à la menthe et un baklava, qu'il tient à nous offrir et que nous dégustons au son de la musique arabe, entourés de roses des sable et d'épices qui embaument. Il nous parle d'Alger, des problèmes d'intégrisme, de sa "fuite" vers le Canada il y a 8 ans, de sa découverte de Brandy en plein hiver, de son coup de foudre pour ce village, de son installation avec femme et enfants, de la "qualité de vie" d'ici: maison, voiture, etc... Et du référendum du 1er juin prochain, qui dira si les séparatistes de Bromon, la ville voisine, vont changer de canton... Des préoccupations dignes d'une démocratie sans soucis!
Nous emportons avec nous un peu de son histoire et passons la soirée dans un délicieux restaurant français, le "plumet", où nous dégustons des plats bien de chez nous, cuisinés avec amour par un normand converti au Québec depuis tant de temps que son accent québecois m'aurait fait croire qu'il était bien d'ici. A son tour de nous raconter son histoire, comme si nos petite bouilles de passage portaient aux confidences! Il nous raconte l'abandon de sa boulangerie en Normandie, son arrivée au Québec, son marriage avec une québecoise, les enfants, le nouveau métiers de cuisto, et sa passion... Le ramonage... Un métier qu'il n'aurait jamais pu pratiquer ailleurs qu'ici, dit-il!
Chez Plumet, depuis 1956!
Le dimanche se passera sous le soleil. Petit déjeuner exquis à la québecoise avec oeufs "miroirs" et "roties" et, bien sûr, confiture maison, servis par notre hôte Nicole, puis c'est le départ vers la montagne à nouveau, où Nicolas espère, cette fois, pouvoir voler. La fin de matinée est chaude, le club nous dit "pas avant 16h", c'est donc parti pour l'expédition, à pieds, à travers la forêt, vers le sommet de la "montagne"! Lumière feutrée entre les arbres très très hauts (bien plus hauts que les arbres de France ou des Laurentides!), tranquilité de la forêt, bruits d'animaux dans les feuillages, rencontre de 2 ou 3 bucherons qui coupent leur bois pour, sans doute, le revendre. Un serpent nous filera une passagère peur bleu, mais il aura tôt fait de décamper avec tout notre bruit. Finalement, ce seront les moustiques, par milliers, qui nous feront le plus souffrir!
16h, de retour au club, c'est l'attente à nouveau. Va-t-on pouvoir voler aujourd'hui? Le vent était tombé ce matin, mais voilà qu'il se lève à nouveau. Puis qu'il retombe. Puis qu'il recommence. Dans l'incertitude, vers 17h, Alex, le moniteur, décide de monter au sommet de la montagne et de décider là-haut. C'est parti pour un tour de pick-up dans la forêt, sur un chemin défoncé au milieu des moustiques (encore!). Après 15mn de trajet, nous voilà arrivés sur un plateau qui ressemble étrangement au promontoire. A mon grand étonnement, il ne fait qu'une 10aine de m de long et 5 de large. Nous sommes à environ 100 m du sol; c'est vertigineux! Le vent est terrible, mais Alex pense qu'il va se calmer. Alex et Nicolas se harnachent avec l'aide de 2 hommes qui sont montés avec nous. Sous leur grande aile, avec leur casque et leur "poche", on dirait presque de grosses mouches :-) Je me tiens non loin avec l'appareil photo (bientôt sur le blog!)
J2 : le deltaplane pour de vrai
On monte la voile de ce deltaplane gigantesque
Là encore, c'est l'attente. Prêts à partir, maintenus par les 2 hommes pour que la voile ne se fasse pas emporter par le vent qui décorne les boeufs, Nicolas et Alex sont à 1m du bord de la falaise, prêts à s'élancer. Il faut guetter la moindre vibration dans les arbres en bas; même la surface du lac a 4 km de là, est un indice précieux. Je me tiens accroupie, morte de vertige, à quelques mètres d'eux, et, moi aussi, à 1m du vide. Nous attendrons ainsi presque 45mn... Mais le vent ne retombera pas :-( Le Dieu du vent aura voulu que Nicolas ne vole pas aujourd'hui, comme il dit!Un peu amers mais résignés, nos 2 compères finiront donc pas se "désarnacher" et prendront rendez-vous pour la semaine prochaine... En espérant que le vent sera avec eux, cette fois!
Quant à nous, nous reprenons malheureusement la route pour Montréal, un petit bout de "Granby" dans notre coeur....
Et pour le plaisir, voici comment se pose un deltaplane:
La suite dimanche prochain si le temps le permet!
Pour plus d'infos sur le Club de parapentes et deltaplane "Vol Libre" à Saint Paul d'Abersford: http://www.dvl.ca/dvl/