Vous souvenez-vous des "grandes vacances"? Un ami me disait cette année qu'il se rappelait avec nostalgie de ce temps où on perdait la notion du temps; où lundi était mercredi et jeudi était dimanche. Où l'on pouvait jouer tous les jours et à n'importe quelle heure.
Depuis notre départ, chaque semaine va en amplifiant ce sentiment d'avoir retrouvé les "grandes vacances". Le soleil qui tappe sur Betty nous rappelle que c'est l'été. Les plages de la côte Oregonienne puis Californienne, que nous suivons depuis maintenant 3 semaines, sont là pour nous forcer à décrocher du quotidien. Leurs vagues nous fouettent, leurs embruns nous bercent, leurs paysages nous mettent dans une bienfaisante et douce transe.
Et pourtant, il manquait quelque chose pour être vraiment en vacances. On se sentait en voyage, on vivait l'excitation de la découverte. Mais cette nonchalence qui vous prend tout entier, cette paresse de tout l'être qui vous fait rester des heures sur le même siège, la tête à l'ombre, à sirotter une boisson fraiche, restait tenue à l'écart par un sentiment quelconque de culpabilité inculqué par les conventions.
Et puis nous avons retrouvé, ou trouvé, les amis et la famille. Et les vacances ont vraiment commencé. À l'abri du jugement de la société envers les paresseux et entourés d'un amour parfois étourdissant, nous avons passé ces deux dernières semaines à nous laisser porter par la vie de manière paisaible et contagieuse.
On ne saurait faire justice à ces moments avec une simple description factuelle. Des touches de couleur sur un tableau seraient plus appropriés. Ou des mots lancés au hasard sur une feuille, pour dessiner les contours du mariage de Tom (mon frère) et Rachel qui fut suivi de près par la visite que nous donnons en ce moment à Eric, à Carlsbad, CA.
Des mots comme musique, danse et rires; comme far west, grange et square dance; comme lucky luke, comme s'il y était. Des couleurs comme le vert pâle des robes des bridesmaids, le blanc cassé teinté de bleu foncé de la robe de la marié qui danse avec ses jeans en dessous du jupon; des sentiments comme le reconfort de retrouver mes parents à l'autre bout du monde, ou comme le trouble de rencontrer des gens qui vous résonent sans en avoir l'air et laisseront sur votre coeur des marques éphémères et intenses; des gestes comme des "hugs" à l'Américaine où vous sentez contre votre corps cet autre corps qui est ému lui aussi, ou des gestes comme des pleurs, de joie, de peine ou d'émotion, dépendant des gens et dépendant des moments. Si une famille est composée de gens qui s'aiment, alors notre famille s'est nettement agrandie en rencontrant toutes ces âmes pures qui se sont retrouvées autour du feu pour célébrer l'amour, à quelques pas de gentilles chèvres et de poules un peu folles.
Les emails s'échangent maintenant librement et intensément entre ces gens qui se sont croisés quelques heures à peine et qui s'ouvrent leurs coeurs les uns aux autres d'une manière formidable, pour se dire merci, merci pour ces instants d'oxygène, de vérité, de pureté. Nico et moi, pendant ce temps là, digérons cette intensité à l'ombre des panneaux solaires de la petite maison d'Éric. Les quelques derniers jours se sont passés entre DVD et crèpes, pain perdu, brownie... Le coeur est aussi dans la cuisine. Papa Eric nous a emmené à Legoland, à la plage et au marchand de glace. Les grandes vacances? Oui, on s'en souvient très bien.
vendredi 13 août 2010
Re(trouver) ceux qu'on aime
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