jeudi 7 février 2008

Migouech, Kapiteotech

La dernière étape de notre séjour au Mont-Tremblant fut sans doute la plus inoubliable. Nous n'étions (malheureusement) plus que 4, Nicolas, papa, maman et moi; Thomas, Rachel et ses parents nous ayant quitté le 29 décembre pour rentrer dans leurs "chaumières" respectives.

Un matin, lors du petit déjeuner à l'Achillée Millefeuille", Nicolas parlait à Claude, notre hôte, des Amérindiens. De sa fascination pour ce peuple qui avait si bien su s'adapter, pendant des millénaires, à la terre et à la nature. Une vie en petite communautés, évoluant au rythme des saisons et vivant dans le respect du règne animal et végétal.


Claude et Monique nous proposèrent alors de rencontrer un ex-grand chef Algonquin de Abitini, de père Algonquin et de mère Cri: "Kapiteotech", "l'enfant qu'on entend de loin", aussi appelé "Dominique Ranquin" par les caucasien, ou encore
T8aminik.

Il y a quelques années déjà, désireux de faire (re)connaitre la culture de son peuple, de conter au monde son histoire, T8aminik créait le centre ethno-culturel KANATHA-AKI, "Gardien de la Terre sans frontière", situé au coeur des Laurentides, à St-Donat, dans la commune de Val-des-Lacs.

Perdu au milieu du domaine des Etangs Tremblant, sur un site protégé, entre autres, par le français Stéphane Denis, grand défenseur de la race des bisons "Athabascae", le centre KANATHA-AKI propose aux visiteurs un véritable voyage dans le temps au pays des Améridiens.

Dans une cabane de bois à la température très élevée, autour d'instruments mystérieux, sous les auspices des drapeaux indiquant les quatre points cardinaux, nous écoutons cet ex-grand chef nous conter son histoire, ses 12 ans de vie dans la forêt, où il tua son ours, sa rencontre avec les "blancs" qui l'emmèneront de force à l'école religieuse, son "baptême" où on le renomme "Dominique Ranquin", sous l'égide d'un parrain blanc.

Pris d'une sorte de transe, nous écoutons avec bonheur le récit des femmes Algonquines qui allaient "faire leur médecine", chaque mois, dans leur tente. Le récit des hommes Algonquins qui se "réfugiaient" dans la tente de suddation pour chasser les mauvais esprit. L'histoire des tipis et des paniers, que les femmes confectionnaient "en autant de temps qu'il en faudrait".

Puis vient le chant, l'au-revoir. Le temps des contes prend fin au son du tam-tam, cet instrument quasi magique que chaque Améridien crée à sa propre image.



La pèche à la blanche, la dégustation des truites, la découverte des tipis, la visite des bisons, la balade en raquette dans la forêt, ne prennent de sens que par la voix de cet homme qui a sû y mettre une âme. De simple touristes, il nous prend soudain l'impression d'être simplement des hommes. Migouech, Kapiteotech.

Pèche "à la blanche" sur le lac gelé avec Daniel


Dégustation des truites cuites par Stéphane... Malheureusement elles ne proviennent pas de notre pèche, mais de celle des touristes de la veille!

Un petit tour dans le parc jusqu'à la tombée du jour

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